Genre et monde carcéral
Trajectoires et sociabilités carcérales
DATES
Voir le programme ci-dessous.
LIEU
GIS Institut du Genre / MSH Paris Nord
Salle 404, 4e étage.
20 avenue Georges Sand,
93210 St-Denis La Plaine.
Mo : ligne 12 Front Populaire
Sortie n° 3 MSH Paris Nord
ORGANISATION
Natacha Chetcuti-Osorovitz | Centrale Supélec, IDHES ENS Paris Saclay
natacha.chetcuti-osorovitz@centralesupelec.fr
Patricia Paperman | Université Paris 8
patriciapaperman@wanadoo.fr
PRÉSENTATION
PROGRAMME
Mardi 8 octobre 2019, 16 h – 18 h
Ana Gabriela Braga, Criminologue – Universidade Estadual Paulista (UNESP), Rio de Janeiro, Brésil
Gestion de la maternité incarcérée : dispositif de genre et paternité d’État au Brésil
Discutant et traducteur de la séance : Thamy Ayouch, Professeur | UFR Études psychanalytiques, Université Paris Diderot.
Avec ce travail, Ana Gabriela Braga propose d’analyser la maternité emprisonnée à partir de deux catégories : « l’augmentation punitive de genre » et « la paternité d’État ». C’est à partir de ces deux concepts qu’elle discute la manière dont le système pénitentiaire capture la vie des femmes et des enfants en prison, notamment des pauvres et des noirs, des femmes étrangères en particulier.
Cette réflexion est le résultat de la recherche Maternité emprisonnée dans une perspective comparative: expérience de vie et séparation dans une prison pour femmes au Portugal, qui a pour objectif de connaître les expériences et les possibilités de l’exercice de la maternité en privation de liberté, dans une prison pour femmes au Brésil. En essayant de penser comment les différentes articulations des catégories de genres, de classes sociales, de races et de la condition d’étranger ont un impact sur la maternité emprisonnée.
En ce siècle, avec l’expansion exponentielle de l’incarcération féminine, la prison est devenue un élément clé de la gouvernementalité du corps des femmes, et ainsi sur l’exercice de la maternité dans ces espaces et à l’extérieur. Les femmes capturées par le système de justice pénale souffrent un accroissement du pouvoir sur leurs corps et leurs affects. Dans ce scénario- de la frénésie d’incarcération– l’État constitue un père qui produit des vies balayées et traversées par l’abandon, les privant ainsi de l’exercice de l’autonomie et de la subjectivation, dans la mesure où il régit non seulement le mode d’arrestation, mais aussi les aspects plus profonds et capillaires de l’existence.
Mardi 5 novembre 2019, 16 h – 18 h
Lea Kalaora, Anthropologue | UFR ISHH, Université Paris Denis Diderot
Revenir de Syrie et être incarcérée : une (re)mise en jeu des normes de féminités ?
En prison, dans cet entre-soi féminin duquel les hommes ne sont cependant pas complétement absents, se pose la question de ce qu’est être une femme. À partir d’une recherche menée en milieu carcérale auprès de femmes accusées d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, nous verrons comment ces femmes sont interpellées par différents groupes de détenues sur leur manière d’être femme. Qu’est-ce que cette interpellation révèle du rapport de certaines d’entre elles au féminin ? Quelle place cette relation à la féminité a-t-elle occupé dans leur engagement islamiste ? Comment la prison réactive-t-elle cette question-là ? Qu’est-ce que la présence de ces femmes dites « terro » pour « terroristes » révèle des dynamiques de genre en prison ? Telles sont les questions qui seront abordées dans cette présentation.
Lundi 16 décembre 2019, 16 h – 18 h
Gwénola Ricordeau, Sociologue | Department of Political Science and Criminal Justice, California State University, Chico
Présentation de son ouvrage à paraître : Pour elles toutes, Femmes contre la prison.
Mercredi 18 décembre 2019, 16 h – 18 h
Irène Gimenez, Historienne | Doctorante en histoire contemporaine ENS-IEP Lyon
Prison politique, conscience de genre et féminismes. Réflexions sur les prisonnières de l’État espagnol (année 1970-80).
Mardi 14 janvier 2020, 16 h – 18 h
Raquel Osborne, Sociologue | Universidad Nacional de Educación a Distancia (UNED) et Cecilia Montagut, documentariste | EmPoderArte
Présentation de son film CárcelesBolleras (2018) ; Prisons Bolleras : Résistance des femmes derrière les barreaux.
Mardi 4 février 2020, 16 h – 18 h SÉANCE SUPPRIMÉE DANS LE CADRE DE LA MOBILISATION CONTRE LPPR ET LA RÉFORME DES RETRAITES
Camille Boutron, Sociologue | Chargée de recherche à l’Institut de la recherche stratégique du ministère des armées (IRSEM)
Le rôle de l’espace carcéral dans la « redomestication » des femmes combattantes au Pérou.
Mardi 3 mars 2020, 16 h – 18 h
Lauréna Haurat, Sociologue | Université de Bordeaux, Centre Emile Durkheim
Ce que l’incarcération fait aux carrières en radicalité. Comparaison France – Espagne à partir du cas des anciens prisonniers indépendantistes basques.
Mardi 21 avril 2020, 16 h – 18 h
Ema Harlouchet-Gratien, Sociologue | Études sur le genre, Université Paris 8, UFR Textes et Sociétés
Sociabilités carcérales des femmes participantes d’ETA
Mardi 12 mai 2020, 16 h – 18 h
Antoinette Chauvenet, Sociologue | Directrice de recherche CNRS- IRIS, EHESS
Violence structurelle et malentendu partagé
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