Le laboratoire
L’IDHE.S, « Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société », est une Unité Mixte de Recherche (UMR 8533) en histoire, économie et sociologie. L’IDHE.S associe aujourd’hui cinq pôles universitaires : l’École normale Supérieure Paris-Saclay, les universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris 8 Vincennes Saint-Denis, Paris Nanterre, Université Paris-Saclay – Université d’Évry et le CNRS autour d’un projet scientifique à dimension européenne.
Elle est rattachée aux sections 33 – Mondes modernes et contemporains, 36 – Sociologie et sciences du droit, 39 – Espaces, territoires et sociétés et 40 – Politique, pouvoir, organisation du Comité national du CNRS.
L’IDHE.S compte aujourd’hui 70 membres permanents et 100 doctorant·es.
Pluridisciplinarité
L’originalité de l’IDHE.S est d’être un point de rencontre entre des historiens, des sociologues et des économistes autour d’un objet central, les activités économiques envisagées dans leurs dimensions les plus concrètes, comme objet de coordination d’une pluralité d’acteurs. Il ne s’agit pas de postuler l’existence de catégories élémentaires préétablies, telles que le salariat, l’entreprise, la finance ou l’État, comme autant d’entités distinctes définissant des champs de recherche spécifiques et ne se croisant que ponctuellement en fonction d’initiatives individuelles. Travail, entreprises, finance, marchés sont au contraire envisagés comme autant de facettes de ce même objet que sont les activités économiques, structurées par des institutions elles-mêmes prises dans le mouvement historique qui permettent aux acteurs d’en préciser la portée et de peser sur leurs dynamiques. La perspective de longue durée (XVIIIe-XXIe siècle) dans laquelle s’inscrivent les recherches offre le recul suffisant pour observer ces dynamiques complexes de développement, au cours desquelles se cristallise un État de droit, et s’établissent les bases institutionnelles de l’économie et des configurations sociales qui l’accompagnent.
Projet scientifique 2019-2023
Le projet scientifique 2019-2023 de l’IDHE.S interroge la dynamique de ces institutions à travers trois domaines : le travail, les savoirs et les capitaux.
Le domaine « Travail » (domaine 1) analyse le fonctionnement des entreprises, les professions et les dynamiques de professionnalisation. Les questions du prix et de la valeur du travail, des régulations des relations de travail, des espaces et mobilités professionnels y sont abordées à partir de leurs dynamiques institutionnelles.
Le domaine « Savoirs » (domaine 2) s’intéresse à la construction des savoirs avec une démarche tant critique que réflexive. L’analyse des démarches de quantification, d’élaboration de savoirs experts, des représentations du travail, attentive aux contextes coloniaux et décoloniaux ou aux perspectives de digitalisation de l’économie et de la société, est une autre façon d’accéder à la compréhension des dynamiques institutionnelles. Ce domaine inclut une analyse des dynamiques de l’enseignement supérieur et de la recherche en longue durée.
Le domaine « Capitaux » (domaine 3) aborde les dynamiques des systèmes financiers et monétaires et leur recomposition dans le temps et dans l’espace en portant une attention soutenue aux acteurs et aux institutions des marchés, comme aux flux, aux circulations et aux mobilités des capitaux.
Ces trois domaines de recherche ne sont pas pour autant étanches, et sont reliés entre eux par des thématiques transversales.
La première porte sur les échelles d’action, de perception et de représentation (du local au régional, au national au global ; du micro- au méso- et au macro-économique et social…). Il s’agit ici d’articuler les approches à des échelles différentes selon l’angle de vue adopté (celui des produits, des marchés, des acteurs, des institutions…).
La seconde porte sur les inégalités (de genres, de classes, d’origines, d’espaces et de territoires…) qui s’inscrivent comme des composantes contradictoires — de freinage ou d’accélération — des dynamiques économiques et sociales.
La troisième concerne l’action publique (les équilibres public/privé, les biens communs…) qui, à travers les décalages entre propriété/appropriation/usages éclaire sur les dynamiques et leurs modes de légitimation à l’œuvre sur le temps long.
Animation de l’unité
La direction de l’unité est exercée de manière collégiale, au sein d’un bureau composé du directeur ou de la directrice de l’unité, des directeurs et directrices des cinq sites et de la secrétaire générale. La direction s’appuie sur un conseil de laboratoire, composé de membres élus et sur consultation de l’assemblée générale.
Historique
L’IDHE.S a été créée en 1997 par le CNRS et des partenaires universitaires, à partir de l’Institut d’Histoire Économique et Sociale (IHES) fondé par Ernest Labrousse, du Centre d’Étude des Croissances fondé par Maurice Lévy-Leboyer et du GDR « Institutions Emploi et Politiques Économiques » fondé par Robert Salais.
L’IDHE.S a intégré des sociologues, ce qui en a fait un laboratoire véritablement interdisciplinaire. L’arrivée en janvier 2011 du Laboratoire Georges Friedmann (LGF) de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et celle du Laboratoire d’Histoire Économique, Sociale et des Techniques (LHEST) de l’Université d’Évry – Val-d’Essonne en janvier 2013 ont par ailleurs complété cette dynamique.
Direction
Les directions successives de l’IDHE.S ont été assurées par :
1998-2001 : Denis Woronoff (directeur) et Rober Salais (directeur adjoint)
2002-2005 : Robert Salais (directeur) et Michel Lescure (directeur adjoint)
2006-2009 : Michel Lescure (directeur) et Claude Didry (directeur adjoint)
2010-2013 : Claude Didry (directeur) et Philippe Minard (directeur adjoint)
2014-2018 : Michel Margairaz (directeur) et un bureau composé des directions de site
2019-2023 : Valérie Boussard (directrice) et un bureau composé des directions de site
The IDHE.S
The IDHE.S, « Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société » (Institutions and Historical Dynamics of the Economy and the Society), was established in 1997 as a Joint Research Centre (Unité Mixte de Recherche, UMR 8533) between the CNRS (the French National Centre for Scientific Research) and several partner universities, merging at its inception several research centres in History and Economics: the Institut d’Histoire Économique et Sociale (IHES, Economic and Social History Institute) founded by Ernest Labrousse; the Centre d’Étude des Croissances (Growth Studies Centre) founded by Maurice Lévy-Leboyer; and the GdR (Groupement de Recherche, Research Network) “Institutions Emploi et Politiques Économiques” (Institutions Employment and Economic Policies) founded by Robert Salais.
Since then, sociologists have also joined the IDHE.S, making it a truly interdisciplinary research centre. This dynamic was completed with the arrival, in January 2011, of the Laboratoire Georges Friedmann (LGF) of the University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, and the arrival, in January 2013, of the Laboratoire d’Histoire Économique, Sociale et des Techniques (LHEST, Laboratory of Economic, Social and Techniques History) of the Université d’Évry – Val-d’Essonne (Evry-Val-d’Essonne University).
The IDHE.S is nowadays a joint research centre in history, economics and sociology, bringing together, around a scientific project with a European dimension, the CNRS and five institutions of higher learning: the École Normale Supérieure Paris-Saclay (ENS Paris-Saclay), the Universities of Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris 8 Vincennes Saint-Denis, Paris Nanterre, and Évry – Val d’Essonne.
The IDHE.S currently accommodates 70 permanent staff and 100 doctoral students.
A Multidisciplinary Research Centre
The originality of the IDHE.S is that it brings together historians, sociologists and economists around a common central object, economic activities perceived in their most concrete dimensions, as the object of coordination of a plurality of actors. The idea is to avoid considering elementary pre-established categories – such as workers (salariat), enterprises, high finance or the State – as distinct entities defining specific fields of research and intersecting only occasionally based on individual initiatives. Work, enterprises, finance, and markets are envisioned rather as various dimensions of the same object, economic activities, in an institutional context, caught in historical movement, which allows actors to influence their dynamics and to delimit their scope. The long-term perspective (18th-21st centuries) adopted in the research program, provides sufficient hindsight to observe these complex development dynamics, during which the rule of law crystallizes, and the institutional bases of the economy and the social configurations that accompany it are established.
Scientific Research Program 2019-2023
The scientific program of the IDHE.S for the period 2019-2023 explores the dynamics of these institutions through the study of 3 domains: Work, Knowledge and Capital.
The “Work” domain (domain 1) focuses on the analysis of enterprises, professions and the dynamics of professionalization. The issues of the price and value of work, of the regulation of industrial relations, of the professional spaces and mobility, are approached through their institutional dynamics.
The “Knowledge” domain (domain 2) is concerned with the construction of knowledge through an approach that is both critical and reflexive. The analysis of the procedures of quantification, of the elaboration of expert knowledge, of work representations, paying attention to colonial and decolonial contexts, or to the prospects for the digitalization of the economy and the society, is another way of comprehending institutional dynamics. This domain includes an analysis of the dynamics of higher education and long-term research.
The “Capital” domain (domain 3) addresses the dynamics of financial and monetary systems as well as their reconfiguration in time and space, paying close attention to the markets’ actors and institutions, as well as to capital flows, circulation, and mobility.
These 3 research domains however are not impervious; they are all connected by three common transversal thematics that permeate them.
The first transversal thematic has to do with the scales of action, perception, representation (from local to regional, to national, to global; from micro to meso, to macro-economic and social…). The point here is to articulate the approaches at different scales depending on the adopted perspective (that of the products, the markets, the actors, the institutions…).
The second transversal thematic addresses inequalities (of gender, class, social origin, and territory…) which appear as contradictory components of the economic and social dynamics – which they can slow down or accelerate.
The third transversal thematic concerns public action (public / private balancing, common goods…) which, through the discrepancies between ownership / appropriation / practices enlightens the dynamics and their modes of legitimation over the long run.
Governance
The IDHES is managed collegially by an executive committee made up of the director of the centre, the directors of its five University sites, and the secretary general. The executive committee is assisted by a council, made up of elected members from the sites, and also by the regular consultation of all its members during general assemblies.
The IDHE.S has successively been headed by:
1998-2001: Denis WORONOFF (director) and Robert SALAIS (deputy director)
2002-2005: Robert SALAIS (director) and Michel LESCURE (deputy director)
2006-2009: Michel LESCURE (director) and Claude DIDRY (deputy director)
2010-2013: Claude DIDRY (director) and Philippe MINARD (deputy director)
2014-2018: Michel MARGAIRAZ (director) and the executive committee
2019-2023: Valérie BOUSSARD (director) and the executive committee
