IDHES

Les ingénieurs, des intermédiaires ?

Transmission des connaissances et coopération chez les ingénieurs (Europe, XVe – XVIIIe s)

DATE
samedi 9 décembre 2017

LIEU
Université Paris Diderot
Halle aux farines
Hall E, 1er étage, salle 165E
6, rue Françoise Dolto
75013 Paris
Comment venir ?

COMITÉ D’ORGANISATION
Stéphane Blond | Université d’Évry-Val d’Essonne-Paris Saclay, IDHE.S-Évry
Liliane Hilaire-Pérez
| Université Paris Diderot-Paris 7, ICT et EHESS, Centre Koyré
Michèle Virol | Université de Rouen-Normandie, GRHis

PRÉSENTATION
Si les enseignements dans les écoles d’ingénieurs du XVIIIe siècle sont de mieux en mieux connus, y compris la formation de l’être social de l’ingénieur (Stéphane Blond, Sébastien Pautet), et si les corpus savants sur lesquels s’est fondé cet apprentissage depuis le XVe siècle ont fait l’objet d’études renouvelées (Brice Cossart pour les artilleurs), bien des questions restent en suspens.

D’une part, l’acquisition des savoirs dans un cadre scolaire ou dans une relation de maître à élève est à envisager sur la longue durée en termes de méthodes pédagogiques, de validation des connaissances, de rapport à l’écrit, au dessin, aux modèles, aux exercices pratiques, y compris par l’étude des travaux d’élèves. Ces enseignements posent la question de la connaissance pour l’action, éventuellement de la connaissance dans et par l’action ce qu’il conviendrait de préciser. Leur étude interroge aussi la relation entre le maître et l’élève, une forme de coopération que ne permet pas l’enseignement livresque et qui a connu des formes variées. La synthèse d’Hélène Vérin et d’Irina Gouzévitch fournit une utile typologie des écoles d’ingénieurs à partir de leurs diverses origines. L’enjeu est de poursuivre l’analyse des modèles pédagogiques et du rôle concret des enseignants, ceux auteurs de traités tel Bélidor, ceux que l’on peut qualifier d’experts, avant tout investis de connaissances pratiques, sachant que la transmission de maître à élève peut aussi bien avoir lieu sur le terrain, y compris sur le champ de bataille.

D’autre part, des travaux tels ceux d’Hélène Vérin et de Chandra Mukerji, ont montré que les connaissances acquises lors de la formation ne suffisent pas à résoudre les difficultés nées sur le terrain, lors des chantiers. Ces limites ont suscité les réflexions des ingénieurs sur la nécessaire coopération avec des acteurs alors même que ceux-ci disposent de savoirs divers. L’enjeu est de comprendre ce qui est transmis, et selon quelles modalités, pour qu’un projet se réalise – ce que recouvre la notion de « trading zone » pour Pamela O. Long. Il s’agit bien de transmission mais aux marges des savoirs constitués avec leurs propres normes, règles et attendus. Quel type de savoir est alors convoqué en vue de l’efficacité ? Jusqu’à quel point cette diversité rend-elle ces savoirs irréductibles ? Comment parvenir à se faire comprendre, à partager ? Peut-on dégager des évolutions ? C’est un problème posé par les ingénieurs eux-mêmes – et par les architectes – dans les correspondances, dans les traités, dans des mémoires. Vauban s’y est distingué. Dans tous les cas, il s’agit bien de co-opération : œuvrer ensemble mais aussi forger un apprentissage au contact des choses et dans l’action, dans le rapport à l’adversité, à la matière (Simone Weil, citée par François Sigaut etc.).

PROGRAMME

Accueil à partir de 9h

9h30-11h15 Session 1. Les ingénieurs de la renaissance : questionnements épistémologiques
Présidence : Brice Cossart  | Institut universitaire européen, Florence

Matteo Valleriani  | Max Planck Institute for the History of Science, Berlin
Revisiting the Réduction en art: The Epistemology of the Practical Knowledge of the Venetian Arsenal

Michel Pretalli  | Université de Grenoble, Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité
La mise en scène de la transmission des connaissances dans les dialogues militaires italiens du XVIe siècle

Pier Daniele Napolitani  | Université de Pise
Culture de l’« abaco » et culture humaniste aux origines des mathématiques modernes. Le cas de l’ingénieur Rafael Bombelli (1526-1572) et de Guidobaldo dal Monte (1545-1607), mathématicien et humaniste

Discussions et pause

11h30-12h15 Session 2. L’arsenal, lieu de rationalisation des pratiques
Présidence : David Plouviez  | Université de Nantes, Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique

Sylvain Laubé  | Université de Bretagne Occidentale
Arnaud Orain | Université Paris 8, Institut d’études européennes
Savants contre praticiens ? Les tests d’épreuves des ancres et la naissance d’une culture navale mixte dans la France du XVIIIe siècle

Sylviane Llinares  | Université Bretagne Sud, CERHIO CNRS FRE 2004
L’Art et le Traité, ou l’étonnante formalisation du savoir des praticiens de la construction navale au XVIIIe siècle en France

14h-14h45 Conférence
Présidence : Valérie Nègre  | Université Paris I Panthéon-Sorbonne, IHMC

Hélène Vérin  | Centre Alexandre-Koyré
Pascal Dubourg-Glatigny | Centre Alexandre-Koyré
Transmission des savoirs et coopération : une approche diachronique

14h45-16-15 Session 3. Les lieux de savoir miniers : des trading zones ?
Présidence : Sébastien Pautet  | Université Paris Diderot, Identités Cultures Territoires

Patricia Subirade  | Université Paris I Panthéon-Sorbonne, IHMC
La circulation des savoirs de la saline en Europe au XVIIe siècle : François Cuenot, ingénieur du duché de Savoie et l’aménagement des mines de sel de Maurienne et de Tarentaise

Amélie Dessens  | Bibliothèque de l’École des Mines de Paris, Mines ParisTech
La bibliothèque de l’École des mines, vecteur du savoir minier

Thomas Morel | ESPE Lille Nord-de-France, Laboratoire de Mathématiques de Lens
Incorporer, consolider et transmettre : géométrie pratique et savoirs miniers à l’époque moderne

Discussions et pause

16h45-17-30 Session 4. Des écoles au terrain : la formation à l’épreuve de la coopération
Présidence : Marie Thébaud-Sorger | Centre Alexandre-Koyré

Catherine Isaac | Université Toulouse II-Jean-Jaurès, FRAMESPA
Les écoles des ponts et chaussées du Languedoc : enseignement scolaire et transmission pratique

Grégoire Binois | Université Paris I Panthéon-Sorbonne, IHMC
Décrire l’espace frontalier à la fin de l’Ancien Régime : coopération et rivalité entre les ingénieurs topographes

TÉLÉCHARGER

Le programme (PDF)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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