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Les mobilités liées au travail

Les mobilités liées au travail
Conférence Internationale
Appel à communications

DATE
29-30 novembre, 1er décembre 2017

LIEU
Marne-la-Vallée

CONDITIONS REQUISES
Les propositions de communication pourront venir de toutes les disciplines concernées.
Il est souhaité que dans la mesure du possible, elles soient rattachées à des groupes professionnels explicitement identifiés, afin de rendre compte des formes diversifiées dʼintrication de la mobilité au sein des activités de travail et des logiques professionnelles.

DATE LIMITE DE RÉCEPTION DES PROPOSITIONS
15 octobre 2017

FORMAT DE PRÉSENTATION
Résumé de 1 à 2 pages (3 500 à 7 000 signes, espaces compris)

DATE DE RÉPONSE
30 octobre 2017

CONTACT
workonthemove2017@gmail.com

La participation à la conférence est gratuite, mais l’inscription est obligatoire.

PRÉSENTATION
« Work on the move ». Ce titre dʼune journée dʼétude, organisée par Lisa WOOD etqui sʼest tenue à lʼuniversité de Lancaster en 2015 résume en une seule formule toute lʼétendue des questions que soulève lʼétude des mobilités liées au travail. La mobilité, en tant que composante indispensable de lʼexercice dʼinnombrables métiers, a acquis une importance si considérable quʼelle en arrive dans certains cas à affecter la nature même du travail et des rapports sociaux qui se nouent en son sein.

Cette mobilité croissante et foisonnante ne va pas sans poser de nombreux problèmes. Du point de vue environnemental, les déplacements quʼelle occasionne, très souvent effectués en automobile, constituent une lourde menace pour la qualité de lʼair, consomment des quantités inquiétantes dʼénergie et sont la source de graves nuisances. Du point de vue des conditions de travail, elle entraîne un allongement du temps passé hors du domicile, facteur de fatigue, mais aussi dʼenvahissement de la vie privée par le travail. Les nombreux aménagements de lʼorganisation du travail et des horaires quʼelle rend nécessaires peuvent rendre ces mobilités couteuses pour les entreprises et éprouvantes pour les travailleurs. Du point de vue de la sécurité, elle est à lʼorigine dʼune exposition accrue des travailleurs au risque routier. Elle impose aux opérateurs des transports en commun et aux collectivités territoriales de faire face à dʼinextricables difficultés de gestion des pointes de trafic et des encombrements de la circulation.

Les études sur la mobilité en général, et donc aussi celles consacrées à la mobilité liée au travail, ont longtemps privilégié les formes de mobilité, au détriment des formes de travail. Cʼest précisément cette perspective que nous souhaitons renverser. En effet, loin dʼêtre homogène, la mobilité liée au travail couvre un large spectre de formes qui sont autant de modalités de lʼorganisation de lʼactivité et de lʼimbrication entre le travail et la mobilité. La plus commune est le déplacement pendulaire quotidien entre le lieu de résidence et le lieu de travail auquel se livrent la plus grande partie des actifs. Mais une mobilité strictement réduite au déplacement domicile/travail est en fait assez rare, et beaucoup d’actifs se rendent plus ou moins régulièrement dans un lieu différent de leur lieu habituel de travail pour participer à des réunions, visiter des clients, suivre un chantier…. La mobilité liée au travail prend déjà un caractère moins routinier si le lieu de travail change quasi systématiquement dʼun jour à lʼautre, comme c’est le cas de certains ouvriers de chantier qui effectuent des interventions calées sur la journée. Il en est de même si le domicile est très éloigné du lieu de travail, ce qui nécessite un déplacement pour la semaine entière, situation dans laquelle se trouvent par exemple certains ouvriers ou techniciens de montage. Mais on trouve aussi des mobilités plus ou moins régulières en dehors dʼun lieu de travail fixe, à la manière des voyages dʼaffaires qui peuvent se dérouler sur plusieurs jours.

Finalement, se dessine un noyau dense de mobilité liée au travail effectuée par ceux que nous appelons « professionnels mobiles », qui se livrent souvent sur un rythme quotidien à des déplacements réguliers et répétés, et dont les professionnels du soin ou de lʼaide à domicile ou encore les techniciens de maintenance constituent de bons exemples. Lʼensemble de ces mobilités qui consistent à se rendre à un lieu de travail soit fixe, soit variable à des fréquences et sur des distances variables se distinguent des déplacements où travail et mobilité se confondent plus ou moins. Tel est le cas dʼun certain nombre de cadres qui travaillent pendant leur trajet de train ou dʼavion, mais aussi des guides touristiques et des personnels dʼaccompagnement des transports de voyageurs. Enfin, lʼassimilation devient complète pour les professionnels du transport (chauffeurs, pilotes, livreurs, marins et navigants..), dont le travail consiste à produire de la mobilité.

Différentes disciplines ont commencé à se saisir du sujet de la mobilité liée au travail. La sociologie le fait sous forme dʼétudes de mobilité, mais aussi dʼanalyses qui portent davantage sur le contenu même du travail mobile. Des travaux dʼéconomistes sʼintéressent aux ressources et contraintes quʼelle induit, à leurs coûts et avantages monétairement mesurables, ainsi quʼaux externalités générées par la mobilité. Des recherches en sciences de gestion explorent les nouvelles formes dʼorganisation qui se mettent en place dans les entreprises autour du travail mobiledes salariés. Des spécialistes du trafic qui brassent les paramètres statistiques de la mobilité se penchent sur des mobilités spécifiques de segments particuliers de la population, et notamment sur les mobilités liées au travail. Les géographes analysent les formes dʼinscription dans le territoire des mobilités liées au travail. Des approches croisées avec des travaux dʼhistoriens font ressortir combien la problématique des lieux de travail et de la mobilité liée au travail sʼavère pertinente à des périodes bien plus anciennes quʼon ne lʼimagine habituellement.

La présente conférence se propose non seulement de réunir des éléments de bilan de ces recherches, mais aussi dʼaller au-delà et oeuvrer au rapprochement et au croisement des perspectives disciplinaires et des angles dʼapproche.

Pour ce faire, nous proposons un programme de travail en cinq axes, qui constitueront les moments structurants de la conférence :

  1. Comment évaluer numériquement la mobilité liée au travail ? De quelles connaissances statistiques dispose-t-on sur les mobilités liées au travail, à travers les dispositifs statistiques publics ou dʼautres sources, et quelles analyses est-il possible de faire sur la base de ces données quantitatives ? Comment ces données quantitatives peuvent-elles sʼarticuler avec les connaissances qualitatives issues du travail de terrain ?
  2. Quels sont les enjeux sur le plan de lʼenvironnement, de la qualité du travail, de la santé et de la sécurité au travail, pour les groupes professionnels concernés ?
  3. Comment classer et typifier les différentes formes de mobilité ? A lʼheure actuelle, on peut distinguer empiriquement cinq cas de figure
  • a. La mobilité pendulaire (quotidienne) de type domicile travail
  • b. La mobilité (hebdomadaire) vers un travail lointain
  • c. La mobilité de type voyages dʼaffaires
  • d. La mobilité (quotidienne) des professionnels mobiles
  • e. La mobilité comme travail

Mais il reste possible de procéder à dʼautres choix de taxinomie, notamment sur la base de démarches inductives tirant profit de lʼaccumulation de nouveaux matériaux ou de nouvelles approches.

  1. Quelles sont les voies possibles dʼune approche pluridisciplinaire de la mobilité liée au travail ? Comment les différentes disciplines, celles des sciences humaines et sociales, mais aussi celles de lʼingénierie du trafic, les sciences du transport et de lʼaménagement, de la nature et lʼenvironnement, peuvent-elles coopérer et construire des formes de compréhension communes, élaborer des objets-frontière permettant de travailler ensemble, malgré lʼhétérogénéité des points de vue et des mondes sociaux dʼappartenance ?
  2. Comment engager une démarche cumulative de collecte et confrontation de connaissances qui demeurent à lʼheure actuelle disparates, éparses et souvent isolées ? Comment travailler à une vue dʼensemble du champ de recherche que représentent les études de la mobilité liée au travail au-delà de la multiplication dʼétudes monographiques ? Comment appréhender cet objet scientifique dans toute son étendue et faire passer au premier plan lʼétude de la mobilité, là où elle nʼest le plus souvent traitée que comme une dimension secondaire du travail ? Comment prendre la mesure de la place et la signification de la mobilité en tant que composante de lʼactivité, mais aussi de lʼidentité professionnelle ?

Sans doute convient-il de rassembler dans un premier temps des travaux portant sur la plus grande variété possible de groupes professionnels pour analyser le rôle joué par la mobilité liée au travail, afin de procéder par rapprochement et comparaison.

COMITÉ SCIENTIFIQUE
Leslie BELTON CHEVALLIER, (IFSTTAR – DEST)
Céline CHOLEZ, (Université de Grenoble)
Frédéric De CONINCK
Charles GADEA, (IDHES, Université Paris X Nanterre)
Reinhard GRESSEL, (IFSTTAR – SPLOTT)
Gwenaëlle RATON, (IFSTTAR – SPLOTT)
Robin James SMITH, (Cardiff University)
Gerlinde VOGL, (Universität Oldenburg)
Lisa WOOD, (Lancaster University)

PARTENAIRES
ADEME
PMTU
IFSTTAR SPLOTT
IDHES Université Paris Nanterre
Université Grenoble
RT1 AFS

Présentation en français (PDF)
Work related mobility- Présentation en anglais (PDF)
Arbeitsbedingte Mobilitat-Présentation en allemand (PDF)

 

 

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