IDHES

“Transnational” Art World. Career Patterns of Japanese Musicians in the European World of Classical Music

DATE
Jeudi 22 février 2018, à partir de 15 h

LIEU
Université de Varsovie
Pałac Kazimierzowski
salle 15

Soutenance de thèse en sociologie de Beata Kowalczyk, intitulée “Transnational” Art World. Career Patterns of Japanese Musicians in the European World of Classical Music, sous la direction de Izabela WAGNER, maîtresse de conférence de sociologie, Dr Hab, Institut de Sociologie et Marie BUSCATTO, Professeure de sociologie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, IDHE.S.

Jury

– Buchowski Michał, professeur d’anthropologie, directeur de l’Institut d’ethnologie et d’anthropologie culturelle et directeur de Centre de recherches sur les migrations, Université Adam Mickiewicz de Poznan, Pologne (rapporteur)
– Buscatto Marie, professeure de sociologie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, France (co-directrice de thèse).
– Wagner-Saffray Izabela, maîtresse de conférence de sociologie, Dr Hab, Institut de Sociologie (Faculté de philosophie et de sociologie), Université de Varsovie, Pologne (co-directrice de thèse).
– Wagner Anne-Catherine, professeure de sociologie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, France (rapporteure)
– Włoch Renata, maîtresse de conférences de sociologie, Dr Hab, et Vice-directrice de l’Institut de Sociologie (Faculté de philosophie et de sociologie), Université de Varsovie, Pologne (présidente du jury).

 

Résumé

Toujours plus visibles sur les scènes occidentales de la musique classique, les musicien-ne-s japonais-e-s évoluant en Europe constituent un phénomène social intéressant. Adoptant deux perspectives complémentaires – celle des “mondes de l’art” et des trajectoires d’artistes d’un côté, et celle des mobilités et des migrations de travailleurs d’un autre -, cette thèse vise à examiner la construction des carrières artistiques des musicien-ne-s japonais en Europe étudiées comme de trajectoires “transnationales” de professionnel-le-s qualifié-e-s. Comment se fait-il que des personnes socialisées dans une culture particulière, déménagent dans un environnement socioculturel hétérogène pour étudier et construire leur vie professionnelle et individuelle à l’étranger ? Est-ce que leurs trajectoires nous permettent de les classer comme des ‘artistes cosmopolites’ ? Ou bien la construction sociale de leur carrière ressemble-t-elle davantage à celle des “migrants”?

L’analyse s’appuie sur un matériau des 50 entretiens semi-structurés conduits avec des musicien-ne-s japonais-e-s dans leur langue maternelle et 20 interviews/conversations menées avec des experts/informateurs. En comparant deux environnements très différents, la France et la Pologne, j’ai cherché à neutraliser l’impact que diverses idiosyncrasies environnementales, structurelles et socioculturelles peuvent exercer sur la dynamique des carrières de ces musicien-ne-s.

En conclusion, l’examen des modes d’insertion dans l’éducation musicale mis en rapport avec l’origine sociale des répondant-e-s m’a amené à distinguer quatre profils professionnels : (1) les héritier-e-s professionnel-le-s, (2) les héritier-e-s des rêves parentaux, (3) les ancien-ne-s élèves de brass band et (4) les pratiquant-e-s avocationnel-le-s. En outre, le matériel recueilli au cours de mes recherches a montré que les carrières des musicien-ne-s japonais-e-s opèrent sur plusieurs niveaux et que la “transnationalité” supposée – que j’associe au concept de « double absence » de Sayad (1977, 1999) – a été conditionnée par une combinaison de différents déterminants sociaux (origines sociales, genre, spécialisation instrumentale, systèmes éducatifs et possibilité de conversion du capital ainsi que les politiques migratoires, les marchés du travail, ou encore les arrangements de l’Etat de providence). Ces éléments ont en effet largement influencé et, dans certains cas, fait dérailler les parcours professionnels étudiés.

 

Summary

Japanese musicians arriving to Europe for the purpose of studies and work have become more and more visible in the context of classical art scenes, and they do not constitute a niche sample anymore. Combining two perspectives – that of the “art world” on the one hand and that of labour mobility and migration on the other, – this thesis examines the dynamics of Japanese musicians’ artistic careers establishing themselves in Europe in the context of “transnational” trajectories of skilled professionals. How do people, socialized in one particular culture, relocate to a disparate socio-cultural environment to study and then to build their professional as well as individual lives abroad? Shall these musicians be conceived of as “cosmopolite” artists? Or does the social construction of their careers bring them closer to “migrants”?

This study is based on 50 semi-structured interviews conducted with Japanese musicians in their mother tongue as well as 20 interviews/conversations led with experts/informers. Comparing two substantially disparate environments, the French and the Polish ones, I aimed at distilling the impact that various structural as well as socio-cultural environmental idiosyncrasies have on career dynamics.

In conclusion, examining modes of insertion into music education against the background of respondents’ social origins led me to distinguish four main career trajectories: (1) professional heirs; (2) inheritors of parental dreams; (3) brass band alumni and (4) avocational practitioners. Furthermore, the collected material unveiled that their careers are multilayered. Consequently, the presupposed “transnationality” – that I associate with Abdelmalek Sayad’s concept of “double absence” – has been conditioned by a combination of various social factors (i.e., social origins, gender, specialization, education systems and the possibility of conversion of capitals be it social or cultural; as well as migration policies, labor markets or structure of the welfare state in the hosts societies), which largely influence, and in some cases, derail the studied professional paths.

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