La marchandisation de l’engagement des jeunes
Les “dérives” du service civique à la Ligue de l’enseignement
DATE
Mercredi 14 mars 2018, à partir de 14 h
LIEU
Université Paris Nanterre
Bâtiment B, salle Paul Ricoeur, B016
Comment venir ?
Soutenance de thèse de Florence Ihaddadene pour l’obtention du doctorat en Lettres et Sciences Humaines, section CNU : 19 – Sociologie, démographie, sous la direction de Valérie Boussard (université Paris Nanterre, IDHE.S) et Maud Simonet (université Paris Nanterre, IDHE.S).
JURY
Valerie Boussard, professeure de sociologie, Université Paris Nanterre, directrice de thèse,
Maud Simonet, chargée de recherches CNRS, Université Paris Nanterre, directrice de thèse,
Johanna Siméant, professeure de sciences politiques, ENS
Patrick Cingolani, professeur de sociologie, Université Paris 7 Denis Diderot
Philippe Bezes, directeur de recherche, CEE, Sciences Po Paris
et Frédéric Lebaron, professeur de sociologie, ENS Paris Saclay
RÉSUMÉ
Cette thèse se propose d’éclairer la transformation des fédérations associatives et de leur relation à l’État à travers une monographie de la mise en œuvre du service civique à la Ligue de l’enseignement entre 2012 et 2016. En analysant l’idée d’une “dérive” évoquée par les acteurs du dispositif, cette recherche montre les effets de cette politique sur les bénéficiaires, les travailleurs et les organisations. Il s’agit de montrer comment le développement de ce dispositif, dans un contexte de new public management, entraîne dans une association comme la Ligue de l’enseignement une rationalisation des moyens humains et financiers qui servent en fin de compte sa “performance”.
La première partie de la thèse présente le contexte dans lequel est créé le dispositif ainsi que ses effets sur les bénéficiaires. L’absence de politique globale de la jeunesse et les transformations organisationnelles des associations permettent un consensus global autour du service civique. Mais le dispositif peine à enrayer la précarité des volontaires.
La seconde partie dévoile le travail gratuit sur lequel s’appuie la mise
en œuvre du dispositif : celui des tuteurs, managers chargés d’invisibiliser le travail qu’ils doivent valoriser, et des référents dont la professionnalisation est empêchée par la standardisation des processus.
La dernière partie montre les mécanismes de marchandisation de l’engagement des jeunes : d’un côté, la gestionnarisation masque la mise en concurrence des fédérations, d’un autre, les marchés publics masquent le monopole de la Ligue de l’enseignement.
MOTS CLÉS
Volontariat, éducation populaire, jeunesse, politiques publiques, engagement, associations