IDHES

Le détour par l’atelier. La sociologie entre les mains des DRH (1970-2015)

Soutenance de thèse de Benoit Gautier en vue de l’obtention d’un doctorat en sociologie intitulée Le détour par l’atelier. La sociologie entre les mains des DRH (1970-2015), sous la direction de François Vatin, université Paris Nanterre, IDHE.S.

DATE

Jeudi 30 juin 2022, à partir de 9 h 30.

LIEU

Université Paris Nanterre
Bâtiment Grappin (B), rez-de-chaussée, salle B.015
200 avenue de la République
92000 Nanterre
Comment venir ?

JURY

Odile Henry, Professeure, université Paris 8
Sylvie Monchatre, Professeure, université Lyon 2
Marie-Emmanuelle Chessel, Directrice de recherche CNRS, Sciences Po
Eve Chiapello, Directrice d’études, EHESS
Hervé Dumez, Directeur de recherche CNRS, École Polytechnique
François Vatin, Professeur, université Paris Nanterre

RÉSUMÉ

Mon travail permet de contextualiser et de relativiser une idée qui paraissait jusqu’il y a peu évidente pour les DRH, et qui continue à être évoquée régulièrement par les promoteurs d’une gestion “éclairée” par les sciences sociales. Selon cette idée, la bonne disposition des salariés – “le facteur humain” – est un élément crucial de la bonne santé des entreprises, et pour prendre soin du facteur humain, son spécialiste dans l’entreprise – le DRH – doit nourrir sa pratique des apports des sciences humaines et sociales. 

L’idée est ancienne, mais à partir des années 1970, les DRH se sont coordonnés pour construire des outils de gestion inspirés de sociologie. Ils devaient les aider à entrer dans les ateliers de production et comprendre les “motivations” et “attitudes” de leurs salariés. La thèse décrit l’essor de ces techniques, puis leur déclin depuis les années 2000, et tente d’en tirer quelques enseignements sur l’évolution du salariat. 

Cette thèse se base sur une observation participante dans un Institut d’études et de conseil central dans l’histoire de l’appropriation des techniques sociologiques par les DRH et dans l’histoire des relations sociales françaises. Elle s’appuie sur l‘histoire des idées, l’analyse des archives de cet Institut, l’observation participante à des interventions de conseil et à des échanges entre professionnels et l’étude d’outils de gestion RH. 

Elle permet de montrer que la sociologie des ateliers a été un outil de gestion aux usages variables (d’abord accompagner la démocratisation attendue des relations de travail, puis faciliter les réductions d’effectifs) qui s’est finalement montré obsolète quand les DRH ont eux-mêmes quitté les ateliers et que les enjeux de productivité et de gestion des risques sociaux ont perdu de leur importance.

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