Les ingénieurs à l’épreuve des chantiers

Europe, XVIe-XIXe siècle
DATE
Lundi 11 mars 2019, 9 h – 18 h
LIEU
Matin
Université Paris Diderot
Bâtiment Olympe de Gouges, salle 628
Place Paul Ricœur
75013 Paris
Après-midi
Cité de l’Architecture et du Patrimoine (entrée d’About)
7 av. Albert de Mun
75016 Paris
avec visite de l’exposition « L’art du chantier. Construire et démolir du 16e au 21e siècle »
ORGANISATION
Stéphane Blond | Université d’Évry-Paris-Saclay, IDHE.S Évry
Liliane Hilaire-Pérez | Université Paris-Diderot, ICT / EHESS, Centre Koyré
Valérie Nègre | Université Paris 1, IHMC
Michèle Virol | Université de Rouen Normandie, GRHis
avec le soutien du Centre Koyré et des laboratoires GRHis, ICT, IHMC, IDHE.S Évry.
PRÉSENTATION
Dans le prolongement de la journée d’études tenue en 2017 (Les ingénieurs, des intermédiaires ? Transmission des connaissances et coopération chez les ingénieurs, Europe XVIe–XVIIIe siècle), l’enjeu est d’analyser les interactions entre les ingénieurs et les praticiens sur le terrain, à un moment où se forment des communautés et des corps d’ingénieurs dont les savoirs restent longtemps hybrides.
Des travaux tels ceux d’Hélène Vérin et de Chandra Mukerji ont montré que les connaissances acquises lors de la formation ne suffisent pas à résoudre les difficultés apparues sur les chantiers. Ces limites, perçues par les ingénieurs de l’époque moderne, ont suscité leurs réflexions sur la nécessaire coopération avec divers acteurs alors même qu’ils disposaient de savoirs plus théoriques.
Les chantiers sont-ils des lieux de coopération entre ingénieurs et praticiens, des « trading zones » selon l’expression de Pamela O. Long ? En vertu de quelles modalités et dans quelles limites ? Des études récentes ont en effet, remis en cause ce concept et signalent non seulement les impasses rencontrées par les ingénieurs sur le terrain mais aussi l’impossibilité, parfois, de coopérer avec d’autres intervenants. Il s’agit donc d’interroger la figure de l’ingénieur à travers sa maîtrise des contraintes et des risques et ses capacités à négocier, en collectivité, des solutions techniques, alors que l’historiographie a souligné la force des dispositifs de légitimation des ingénieurs en société, le plus souvent dans un rapport étroit au pouvoir politique.
PROGRAMME
Session 1
L’HISTOIRE DE LA CONSTRUCTION VUE DES CHANTIERS
Présidence : Michèle Virol
9 h 30 Patricia SUBIRADE | École d’histoire de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC
La construction de ponts, de routes et du port de Bellerive dans le duché de Savoie de la seconde moitié du XVIIe siècle : des ingénieurs-architectes sur les chantiers
10 h Isabelle WARMOES | Musée des Plans-reliefs, Hôtel national des Invalides
Permanences et évolutions dans la mise en œuvre des chantiers de fortification (fin XVIIe s. – fin XIXe s.)
10 h 30 Anne-Sophie CONDETTE-MARCANT | Université Paris II Panthéon-Assas, Centre d’histoire des Institutions (CHDI)
Les ingénieurs des Ponts et Chaussées et l’encadrement juridique des chantiers au siècle des Lumières
11 h Pause
11 h 30 CONFÉRENCE Chandra MUKERJI | University of California, San Diego, Department of Communication
Worksites and sovereignty on the Canal du Midi
12 h 30 Pause déjeuner
Session 2
Cité de l’Architecture et du Patrimoine
ÉTUDES DE CAS : LE CHANTIER, UNE « TRADING ZONE » ?
Présidence : Valérie Nègre
14 h 30 Anne CONCHON | Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, IDHE.S
Les ingénieurs des Ponts et Chaussées et l’économie des chantiers routiers au XVIIIe siècle
15 h Christoph RAUHUT | Berlin State Conservation Authority
The simultaneity of the non–simultaneous: The example of the construction site of the Stadthaus in Zurich
15 h 30 Pause
16 h Visite de l’exposition : « L’art du chantier. Construire et démolir du 16e au 21e siècle »
Présentation : Valérie NÈGRE | Université Paris I Panthéon Sorbonne, IHMC
L’exposition L’Art du chantier porte sur la manière dont les hommes ont en Occident, sur un temps long, regardé, conçu et imaginé le lieu où l’on bâti. La grande diversité des observateurs – artistes, amateurs, journalistes, professionnels – et la multiplicité des supports de diffusion des images montrent qu’il s’agit d’un thème fort, dépassant largement le monde de l’architecture et de la technique. Au point que l’on peut se demander si l’image du chantier ne serait pas plus captivante que celle de l’oeuvre bâtie, plus vivante, plus puissante que celle de l’édifice achevé. L’exposition explore cet imaginaire du chantier et tente d’en révéler les multiples enjeux.
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