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Les tontines africaines entre finances et vecteur de lien social

Comparaison des tontines africaines du marché de Château-Rouge et des tontines des marchés de Brazzaville

DATE
Jeudi 26 novembre 2015, à partir de 14.30

LIEU
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
bâtiment B, rez-de-chaussée, salle Paul Ricoeur (B016)
Comment venir ?

Soutenance de thèse de Marius Nguié pour l’obtention du titre de docteur en sociologie
Sous la direction de François Vatin, Professeur des universités à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense

Devant un jury composé de :

M. Jérôme BLANC,  Professeur à l’Institut d’études politiques de Lyon, rapporteur
M. Christian LAVAL, Professeur à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Président du jury
Mme Sylvie MALSAN   Chercheure en ethnologie
M. Jean-Bernard OUÉDRAOGO, Directeur de recherche au CNRS, rapporteur
M. François VATIN, Professeur à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, directeur de thèse.

 

Résumé

Cette thèse a mené une étude comparative entre les tontines pratiquées sur le marché noir-africain de Château-Rouge et celles pratiquées dans les marchés de Brazzaville. Au Congo, les tontines se développent par défaut d’autres institutions monétaires et de protection sociale accessibles aux populations. Les tontines sont donc un instrument de sécurisation financière évitant aux petits commerçants de dépenser l’intégralité de leurs bénéfices au quotidien. Elles permettent à leurs membres de se protéger de la propension à gaspiller de l’argent, de le mettre à l’abri des voleurs et de la pression des proches. Si les tontines constituent une alternative au système bancaire formel pour les populations à faibles revenus monétaires, elles drainent également une épargne qui alimente des comptes-épargne et qui sert de fonds de roulement aux micro-finances. Dans le contexte migratoire parisien, les femmes congolaises ressentent le besoin de transposer ce dispositif : les tontines deviennent un outil d’intégration sur le marché et un vecteur de socialisation. Par ailleurs, les femmes en situation irrégulière étant exclues du système bancaire et assurantiel français, elles ont recours aux tontines comme instrument d’épargne et de protection sociale. A travers le financement de projets dans le pays d’origine, les tontines établissent un pont entre populations immigrées et leurs proches restés au pays. Dans le cas particulier des femmes prostituées, les tontines apparaissent comme un outil de blanchiment symbolique de l’« argent sale » de la prostitution.

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