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Logement social des immigrants et politique municipale en banlieue ouvrière (Saint-Denis, 1944-1955)

Histoire d’une improbable citoyenneté urbaine

 

DATE
Lundi 4 juillet 2016, à partir de 14h

LIEU
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
bâtiment B, rez-de-chaussée, salle B016 Paul Ricœur
Comment venir ?

Soutenance de thèse de Cédric David pour l’obtention du titre de docteur en histoire moderne
Sous la direction de Marie-Claude Blanc-Chaléard, Professeure émérite d’histoire contemporaine

 

Membres du jury
M. Thibault TELLIER, Professeur des Universités, Institut d’Études Politiques
M. Xavier VIGNA, Professeur des Universités, Université Dijon Bourgogne
Mme Marie Hélène BACQUE, Professeur des Universités, Université Paris Ouest Nanterre La Défense.
M. Emmanuel BELLANGER, Chargé de Recherche, C.N.R.S
Mme Marie-Claude BLANC-CHARLEARD, Professeure émérite, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
M. Philippe RYGIEL, Professeur des Universités, Université Paris Ouest Nanterre La Défense

 

Résumé
Territoire d’industrie et d’immigration, Saint-Denis est un des hauts-lieux de la “banlieue rouge” de Paris. Après 1945, la pénurie de logements que connaît la France y est aggravée par la médiocrité du parc immobilier ancien et par une croissance démographique, qui se traduit par le développement de bidonvilles d’immigrants. La municipalité communiste fait de la construction de logements un axe central de sa politique sociale, constituant ainsi l’un des plus importants offices d’habitation à loyer modéré (HLM) de banlieue parisienne, gestionnaire d’environ 9 000 logements à la fin des années 1970. Les enjeux posés par la gestion d’un tel organisme et les mutations sociales induites s’observent dans les archives locales. Parmi ces questions, celle du logement des immigrants étrangers ou (post)coloniaux prend une importance croissante à partir des années 1960. Encore inférieure à 10 % en 1965, la proportion des ménages d’immigrants logés par l’office municipal s’élève à au moins un quart des locataires dans les années 1980. La reconnaissance de leur appartenance locale, si ce n’est d’une citoyenneté urbaine, est en jeu et paraît fortement dépendante des contraintes économiques, sociales et institutionnelles pesant sur la gestion d’un office HLM en banlieue ouvrière. La logique d’une hospitalité municipale graduelle et conditionnée est d’abord mise en difficulté par la dissymétrie entre offre et demande de logements sociaux. À partir de la fin des années 1960, lors d’importantes opérations d’aménagement urbain, la question est vue sous l’angle du peuplement immigré et de sa répartition dans l’agglomération. Une logique de « seuil de tolérance » aux immigrants à la source de discriminations prend alors forme. Elle est relative dans la mesure où la part des immigrants logés continue de progresser. Néanmoins, l’importante crise budgétaire qui touche l’office HLM de Saint-Denis à partir 1974, combinée à une désindustrialisation avancée, contribue à une crispation durable sur la question ethno-raciale.

 

Mots clés

immigration ; logement social ; administration communale ; banlieues ouvrières ; discriminations ; citoyenneté locale / urbaine ; Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)

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