IDHES

Police et population à Paris au XVIIIe siècle

Un contrôle social partagé (médiation et enfermements de famille)

Soutenance de thèse de Goulven KERIEN en vue de l’obtention d’un doctorat en histoire intitulée Police et population à Paris au XVIIIe siècle : un contrôle social partagé (médiation et enfermements de famille) sous la direction de Vincent Milliot (université Paris 8, IDHE.S).

DATE

Samedi 11 décembre 2021, à partir de 9 h

LIEU

École Normale Supérieure
salle Simone Weil
45 rue d’Ulm
Paris 5e

JURY

Vincent DENIS, Maître de Conférence (H.D.R.), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rapporteur.
Catherine DENYS, Professeure à l’Université de Lille, rapportrice et président du jury.
Arlette FARGE, Directrice de recherches émérite à l’E.H.E.S.S., examinatrice.
Vincent MILLIOT, Professeur à l’Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Directeur de thèse.
Michel PORRET, Professeur honoraire à l’Université de Genève, examinateur.

RÉSUMÉ

La médiation des conflits familiaux, constitue une dimension essentielle des régulations sociales à Paris durant tout le XVIIIe siècle. Dès le début du siècle, le lieutenant de police d’Argenson (1697-1718) met les ordres du Roi ou lettres de cachet à la disposition des familles désirant faire enfermer un parent indocile. L’information policière pour valider la demande engage un processus de négociation informelle entre la famille, la police et la communauté de quartier. Celle-ci, gardienne de l’ordre communautaire, fait valoir ses normes et influence fortement la décision finale par ses témoignages, favorisant de la sorte une intégration des modes locaux et policiers de contrôle social. Cette procédure originale et pragmatique, dans laquelle la population tient une place essentielle, est plébiscitée par les familles de milieux populaires, qui s’en emparent massivement dès les années 1720 et 1730. Cette précocité et cette «démocratisation» des enfermements de famille, spécificités parisiennes, sont liées à l’originalité du fonctionnement de la police et de la procédure en vigueur dans la capitale, favorisant une grande proximité entre police et population, au sein des quartiers. Durant le siècle, l’ampleur et la procédure des enfermements de famille évoluent, au gré du contexte social de la capitale, des orientations de la police ou des réactions des Parisiens. La révolte de 1750 met ainsi un coup d’arrêt à la politique de limitation des enfermements accordés aux familles populaires des années 1740, tout en incitant le lieutenant Berryer (1747-1757) et ses successeurs à développer la professionnalisation de la police pour améliorer ses pratiques et accroître sa légitimité. Enfin, le lieutenant Lenoir (1776-1785) évince la communauté de quartier de la procédure et transforme le pacte social de d’Argenson en un « service public » de médiation, géré par la seule police, fondement d’un nouveau système de régulations sociales.

Mots-clés
Enfermements de famille, médiation, Paris, XVIIIe siècle, ordres du roi ou lettres de cachet, contrôle social ou régulations sociales, police, communauté de quartier.

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