Présentation du livre “Social Europe, The Road not Taken”

Date
Mercredi 21 juin 2023, à 10 h 30
Lieu
Université d’Évry Paris-Saclay
salle 408 (4e étage)
2 rue du Facteur Cheval
91 000 Évry
Organisation
IDHES Évry
Présentation
En présence de l’autrice, Aurélie D. Andry | Université d’Évry Paris-Saclay, IDHE.S
L’ouvrage sera discuté par Laurent Warlouzet | Université Paris-Sorbonne et Frank Georgi | Université d’Évry Paris-Saclay, IDHE.S
Résumé du livre
Ce livre examine la tentative des gauches européennes de penser et de mettre en place un type alternatif d’intégration européenne – une « Europe sociale » – au cours des longues années 1970, c’est-à-dire de la fin des années 1960 au début des années 1980. Il montre que les gauches d’Europe occidentale (en particulier les partis sociaux-démocrates, les syndicats et, dans une moindre mesure, les partis « eurocommunistes ») ont alors formulé un projet visant à transformer l’ « Europe capitaliste » en une « Europe des travailleurs ». Ce projet préconisait des mesures coordonnées de redistribution des richesses, la régulation des marchés, la démocratisation de l’économie et des institutions européennes, l’harmonisation vers le haut des systèmes sociaux et fiscaux, des régimes de protection sociale plus inclusifs, la garantie de l’emploi, une planification économique et sociale tenant davantage compte de l’environnement, l’augmentation des dépenses publiques pour répondre aux besoins collectifs, un contrôle accru des flux de capitaux et des multinationales, la réduction du temps de travail et un ordre économique international plus favorable aux pays du « Sud global ».
Au cours des années charnières qui ont suivi 1968, profondément marquées par le militantisme ouvrier, les nouveaux mouvements sociaux, la crise économique et la remise en cause du « compromis d’après-guerre », une fenêtre d’opportunité s’était ouverte, au cours de laquelle l’intégration européenne aurait pu emprunter différentes voies. La défaite de l’« Europe sociale » a résulté d’un conflit social et politique de plus de dix ans qui s’est terminé par l’affirmation d’une Europe néolibérale. L’étude de cette lutte oubliée et des raisons de sa défaite peut être utile non seulement aux chercheurs désireux de comprendre l’évolution historique de l’intégration européenne, de la gauche européenne et du capitalisme européen, mais aussi à tous ceux et celles qu’intéressent à la construction d’un avenir européen et mondial alternatif.