IDHES

Monnaies en guerre (1936-1949)

La souveraineté monétaire en question
10e colloque international de la Mission historique de la Banque de France

DATE
jeudi 15 et vendredi 16 juin 2017

LIEU
Banque de France,
Espace Conférences
31 rue Croix-des-Petits-Champs
Paris 1er

Comment venir ?

Entrée sur inscription, à renvoyer avant le 31 mai 2017 (informations complémentaires sur le site de la Banque de France).

CONTACT
Michel Margairaz

 

PRÉSENTATION

La Seconde Guerre mondiale pose avec une ampleur sans précédent, à l’échelle du monde, la question historique de la souveraineté monétaire. La diversité des régimes d’occupation, les modifications de frontières, l’acuité des destructions, des pénuries, des restrictions, des violences opérées sur les biens, les activités et les populations, la multiplication des monnaies de nécessité, les modalités variables des reconstructions d’après-guerre : autant de phénomènes qui concourent à mettre en question de près ou de loin le droit régalien de battre monnaie. Ils interrogent le lien de nature à la fois juridique, institutionnelle et anthropologique, qui, depuis au moins Aristote, relie la souveraineté monétaire à la souveraineté politique (Helleiner, 2003, Théret, 2006).

Ce colloque se propose d’explorer cet aspect de l’histoire globale de la Seconde Guerre mondiale, souvent évoqué, mais rarement étudié pour lui-même (Aglan et Frank (dir.), 2015) : dans quelle mesure la « guerre-monde » a-t-elle contribué à transformer les normes, les institutions, les pratiques et les formes de (dé)légitimation de la souveraineté monétaire, dans le cadre des territoires nationaux recomposés par le conflit, comme à l’échelle des relations monétaires internationales ?

Trois directions principales de recherche, à ce stade, pourraient, en première approche, former la trame de cette problématique :

* Dans quelle mesure les diverses expériences monétaires de la guerre et des régimes d’occupation ont-elles contribué à dépolitiser ou au contraire à (re)-politiser la monnaie et ses institutions ? Les régimes d’occupation ont-ils abouti à réduire la monnaie à sa fonction purement technique ? Ont-ils contribué à neutraliser ou à instrumentaliser les banques centrales ? La monnaie a-t-elle été utilisée, à sa mesure, afin de conforter les régimes d’exception tributaires des mesures liées aux occupations ?

* Comment la guerre a-t-elle contribué à transformer les relations monétaires internationales et les modalités de la souveraineté politique ? A-t-elle favorisé la guerre des monnaies, dans le prolongement des années de dépression, ou a-t-elle, au contraire, nourri sur de nouvelles bases ou même contribué à dépasser la dynamique des zone monétaires ?

* Quel rôle joue la monnaie et les différentes institutions monétaires, en particulier les banques d’émission, dans la phase des reconstructions nationales, après les Libérations, mais aussi auparavant au sein des débats entre experts, et, en liaison ou non avec ces débats, au sein des divers milieux de la Résistance, à travers les aspirations et les projets qui en sont issus ? En quoi les projets monétaires participent-ils ou non d’une espérance plus vaste d’un monde nouveau en matière de souveraineté politique ?

Ce questionnement s’inscrit dans une approche géographique de la guerre-monde au double sens du terme – la guerre s’étendant à l’échelle du monde, y compris les pays neutres, et la guerre constituant en soi un monde avec ses modes de fonctionnement spécifiques. Cette option conduit à inclure par conséquent dans le colloque les régions du monde demeurées des zones périphériques ou non-combattantes, mais où la guerre contribue aussi à contraindre plus ou moins intensément la fonction souveraine de la monnaie (Suisse, Espagne, monde colonial ou Amérique latine, etc.). Les bornes d’exploration dans le temps se déploient également dans une moyenne durée – dont les limites chronologiques sont elles-mêmes en question – incluant les prodromes de la guerre en 1936-1937 jusqu’à l’achèvement du cycle des Libérations en 1948-1949.

PROGRAMME

Jeudi 15 juin 2017

Allocution de bienvenue à partir de 14 h

Introduction
Michel Margairaz  | université Paris 1, Idhe.s

14 h 30 — 18 h Session 1 : le franc entre Vichy et Alger
Présidence : Alya Aglan | université Paris 1, IRICE

Arnaud Manas  | service du patrimoine historique et des archives de la Banque de France ; université Paris 1, Idhe.s
L’or de la Banque de France en guerre

Christophe Lastécouères  | université Bordeaux Montaigne, CEMMC
La fausse monnaie sous l’Occupation en France

Questions-réponses

16 h  Pause-café

Mathieu Bidaux  | université de Rouen, GRHis
Les enjeux de la monnaie fiduciaire en guerre

Michel Margairaz  | université Paris 1, Idhe.s
La souveraineté monétaire entre Berlin et Washington (1940-1946)

17 h 30 Questions-réponses

 

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Vendredi 16 juin 2017

9 h 30 — 12 h 30 Session 2 : Souverainetés monétaires dans l’Europe en guerre
Présidence : Robert Boyce

Andreas Kakridis  | Panteion University
The Bank of Greece at London : the Case of Governor Varvaressos (1940-1946)

Örjan Appelqvist  | université de Stockholm
Souveraineté et neutralité monétaire dans un monde en guerre : le cas de la Suède

10 h 30 Questions-réponses

Pause-café

Ludovic Desmedt et Daouda Drabo | université de Bourgogne, LEDi
De l’hyperinflation au miracle monétaire : l’expérience hongroise (1945-1946)

Marc Perrenoud  | université de Lausanne, LACCUS
Le franc suisse durant la Seconde Guerre mondiale : une neutralité problématique

Questions-réponses

12 h 30 Déjeuner

14 h — 16 h 30 Session 3 : Reconstruire les souverainetés monétaires après-guerre
Présidence : Robert Franck  | université Paris 1, IRICE

Kenneth Mouré | University of California
Un dollar d’occupation ? Les projets monétaires de l’AMGOT en France (1943-1945)

Olivier Feiertag | université de Rouen, GRHis
La reconstruction de la souveraineté monétaire impériale :
l’Afrique équatoriale française entre le franc et le sterling (1941-1945)

Hugues Tertrais | université Paris 1, IRICE
La piastre dans la guerre d’Indochine : l’impossible souveraineté ?

 

COMITÉ D’ORGANISATION
Olivier Feiertag | université de Rouen, GRHis
Christophe Lastécouères  | université Bordeaux Montaigne, CEMMC
Arnaud Manas  | service du patrimoine historique et des archives de la Banque de France ; université Paris 1, Idhe.s
Michel Margairaz  | université Paris 1, Idhe.s

 

CONSULTER
Le site internet de la Mission historique de la Banque de France

 

TÉLÉCHARGER

Programme (pdf)

 

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