IDHES

Les genres à l’épreuve de la désindustrialisation

Ouvrières de Seine-Saint-Denis et de Haute-Vienne (années 1950-2000)

Amandine Tabutaud soutiendra, lundi 18 décembre 2023, sa thèse de doctorat en histoire intitulée “Les genres à l’épreuve de la désindustrialisation : ouvrières de Seine-Saint-Denis et de Haute-Vienne (années 1950-2000)” réalisée sous la direction de Nicolas Hatzfeld, université d’Évry, IDHE.S.

Date

Lundi 18 décembre 2023, à 14 h

Lieu

Université d’Évry
BU, salle des Lumières
2 rue André Lalande
91025 Évry Cedex
Comment venir ?

Jury

Le jury est composé de :

Manuela Martini, Professeure, Université Lumière Lyon II, rapporteure 
Nathalie Ponsard, Maitresse de conférences (HDR), Université Clermont-Auvergne, rapporteure
Marion Fontaine, Professeure, IEP Paris
Fanny Gallot, Maitresse de conférences (HDR), Université Paris-Est-Créteil
Frank Georgi, Professeur, Université d’Évry 
Xavier Vigna, Professeur, Université Paris Nanterre

Résumé

Cette thèse entend étudier les représentations de la désindustrialisation à travers les conflits, les politiques publiques et les expériences qu’en font les ouvrières à l’épreuve du genre. A côté des bassins industriels emblématiques frappés par la désindustrialisation, les territoires francilien et limousin offrent un point d’appui nouveau afin de saisir le processus sous l’angle du genre. En sortant des espaces géographiques habituellement étudiés qui se caractérisent par leur mono-industrie et une main-d’oeuvre ouvrière masculine, et en adoptant une approche comparatiste, la pluralité des modalités désindustrialisantes sont mises en exergue. Elles viennent bousculer la vie industrielle des espaces étudiés et heurter les vies ouvrières en général, et féminines en particulier. L’examen du processus de désindustrialisation à travers des usines féminines, mixtes et masculines rattachées à des secteurs diversifiés, traditionnels comme émergents au début des années 1950, a permis d’établir une nouvelle grille de lecture. Il s’agit d’un phénomène complexe dans sa forme, sa temporalité, son degré de visibilité, les acteurs engagés et le genre, qui met à distance les représentations généralement portées sur la scène médiatique ou artistique de fermetures d’usines accompagnées de leur lot de licenciements. Source de tensions entre les salariés, le patronat et les corps intermédiaires, la désindustrialisation est alors systématiquement évoquée comme un processus économique durable pour certains, comme un phénomène passager pour d’autres, voire comme un prétexte. Ainsi, l’usage qui en est fait par les acteurs et les manières dont elle modèle les parcours professionnels traduisent les changements d’époque. Aussi, la thèse s’intéresse à ses effets sur les trajectoires ouvrières et à ce qu’elle engendre comme désordre dans les vies professionnelles et personnelles de ces femmes. Les destructions d’emploi en Seine-Saint-Denis comme en Haute-Vienne affectent des branches féminisées et ce dès les années 1950. Si l’Etat ne semble pas indifférent au sort des femmes dans la société et au travail, sa position s’infléchie avec la dégradation économique. L’organisation et la structuration sexuée entre les secteurs industriels jouent en leur défaveur et se prolonge en temps de chômage. Les inégalités de genre se rejouent à l’occasion de la désindustrialisation. A côté de la rupture professionnelle à travers la perte de l’emploi, le licenciement provoque aussi des incidences sur la vie intime et déstabilise les ouvrières. 

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