IDHES

Séminaire de l’IDHES Paris 1

Dates

Du mercredi 25 janvier au mercredi 19 avril 2023.

Voir le programme ci-dessous.

Lieu

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Galerie Rollin, 3e étage, salle Picard
17 rue de la Sorbonne
75005 PARIS

Organisation

Anne Conchon | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IDHE.S
anne.conchon@univ-paris1.fr

Antonella Corsani | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IDHE.S
Antonella.Corsani@univ-paris1.fr

Programme

Mercredi 25 janvier 2023, salle Picard, 15 h – 17 h

Environnement et territoires

Introduction Antonella Corsani

Michela Sara Barbot | Chercheure CNRS, Université Paris 1, IDHE.S
L’eau est une éternelle source de litige. Conflits d’appropriation et modes de gouvernance des canaux d’irrigation en Lombardie entre XVe et XXe siècle

Cette étude examine les liens entre les formes d’appropriation et les modes de gouvernance territoriale d’une des ressources environnementales et agricoles parmi les plus essentielles : l’eau d’irrigation. S’appuyant sur l’analyse d’un corpus de 600 conflits autour des canaux de la vallée du Pô sur un très long intervalle chronologique (XVe-moitié du XXe siècle), ce travail montre les effets ambigus que l’affirmation de la propriété privée et le processus de centralisation politique entamé au XIXe siècle ont eu sur l’exploitation et la valorisation de ces ressources par leurs usagers.


Laurence Raineau | Enseignante-Chercheure, Université Paris 1, CETCOPRA
La transition énergétique confrontée aux territoires

Afin de répondre aux exigences de transition énergétique, la France (comme de nombreux autres pays) développe des infrastructures de production d’électricité pour le réseau à partir de sources renouvelables. Le gigantisme de ces équipements sur les territoires, notamment lorsqu’il s’agit de parcs éoliens, donne à voir l’échelle à laquelle opère le système énergétique actuel. Les conflits qui en résultent souvent matérialisent la rupture entre l’échelle, globale, à laquelle est posée aujourd’hui la problématique environnementale et celle, locale, des territoires et des acteurs sociaux.

Mercredi 8 février 2023, salle Picard, 14 h 30 – 17 h

La protection sociale : histoire et territoires

Introduction Anne Conchon

Philippe Légé | Enseignant-Chercheur, Université Paris 1, IDHE.S
La philosophie sociale du jeune William Beveridge

Cette communication porte sur l’évolution de la conception du chômage et de la pauvreté de Beveridge dans le premier tiers du vingtième siècle. On analysera notamment la relation du jeune intellectuel au New Liberalism, sa théorie du sous-emploi, sa participation à l’élaboration du National Insurance Act de 1911 et les différentes représentations des pauvres et des chômeurs dans les œuvres qu’il publia au cours de cette période.


Sara Jubault | Doctorante, Université Paris 1, IDHE.S
Face au chômage : considérer les formes du risque et sa dimension spatiale (1967 – années 1980)

À partir de 1967, avec la nationalisation des fonds communaux de chômage, les garanties sociales
face au risque chômage relèvent très majoritairement d’instances établies au niveau national : l’État
pour ce qui est de l’assistance, l’UNEDIC pour ce qui relève de l’assurance. Pourtant, la protection
sociale face à la perte d’emploi est en prise directe avec les territoires, que cela concerne
l’attribution de garanties financières, la définition des critères d’éligibilité aux aides ou la relation
avec les bénéficiaires. En nous intéressant plus particulièrement à la municipalité du Mans entre
1967 et les années 1980, nous montrerons le rôle des responsables locaux dans l’accès aux garanties
sociales face à l’installation, puis la massification, du chômage en France. Leurs actions relèvent à
certains égards de l’accompagnement des politiques nationales, mais elles peuvent également viser
à compenser les conséquences de ces politiques sur leurs administrés.

Lier l’histoire de la protection des travailleurs privés d’emploi à celle des territoires nous permet
d’aborder les enjeux d’inégalités territoriales, notamment en nous intéressant au Fonds National de
l’Emploi et à l’aide publique avant sa nationalisation.

Enfin, cela nous amène à présenter un nouveau risque social pensé à la fin des années 1960 et
sollicitant le concours des collectivités territoriales : l’obsolescence des compétences de la main-
d’œuvre.


Lidia Alvarez | Doctorante, Université Paris 1, IDHE.S
Rationaliser l’organisation territoriale du système hospitalier français : la mise en œuvre de la carte sanitaire (1970-1980)

En 1970, la loi portant réforme hospitalière, dite « loi Boulin », pose le principe d’une carte sanitaire. L’exposé des motifs de la loi indique qu’elle vise à « substituer à la “balkanisation” actuelle un dispositif rationnel destiné à couvrir progressivement l’essentiel des besoins du pays”. La première carte sanitaire élaborée en 1974 propose ainsi un découpage géographique du territoire national métropolitain en 21 régions divisées en 284 secteurs.

Au-delà du fonctionnement de cet outil et de sa mise en place, il s’agit de comprendre les différents enjeux à l’œuvre dans ce processus de rationalisation du système hospitalier français. En effet, outre la dimension technique du dispositif – évaluer les besoins sanitaires de la population, mettre en place des normes -, les enjeux sont non seulement d’ordre sanitaire – garantir l’existence d’un plateau technique minimum par secteur pour assurer un accès de toute la population à des soins de qualité -, mais aussi d’ordre politique – accélérer la centralisation d’un système hospitalier historiquement ancré dans l’échelon municipal – et économique – éviter un suréquipement coûteux – alors que l’objectif de maîtrise de l’augmentation des dépenses de santé est de plus en plus affirmé au cours des années 1970.

Mercredi 29 mars 2023, salle Picard, 14 h – 17 h

Regards de sociologues sur les dynamiques temporelles du capitalisme 

Séance du séminaire “Les temporalités du capitalisme. Regards croisés États-Unis/monde” co-organisée avec l’équipe du CREW, Université Paris 3.

Marc Loriol | Chercheur CNRS, Université Paris 1, IDHE.S
Les temporalités du capitalisme dans le vécu des travailleurs

Dans mes recherches sur le mal-être au travail, j’ai été amené remonter les chaînes de causalité et à questionner les effets des contextes économiques, ce qui m’a conduit à m’intéresser à l’organisation du travail, aux différents types de gouvernance des entreprises ou de gestion de l’argent public et finalement aux multiples visages du capitalisme (commercial, familial, industriel, financier, voyou, etc.) Mon travail socio-historique sur le travail dans les anciennes usines Japy de Beaucourt de 1938 à 2015 a relancé mes interrogations sur la succession et/ou la juxtaposition de ces différentes formes et la façon dont les anciens salariés en parlaient. En partant du vécu des salariés et travailleurs de différents secteurs, ma réflexion portera sur la périodisation vécue de ces différentes formes, les effets sur le rapport au travail et la souffrance, l’articulation entre les différents niveaux d’analyse (micro : l’atelier, méso : un secteur économique et macro, les économies nationales), etc.


Antonella Corsani | Enseignante-Chercheure, Université Paris 1, IDHE.S
Connaissances, travail et capital : les temps et les territoires du capitalisme

En partant d’une approche critique (et autocritique) des thèses sur la dynamique d’accumulation capitaliste fondées sur l’hypothèse du capitalisme cognitif, sera proposé, de manière exploratoire, une périodisation de l’histoire longue du capitalisme qui intègre les travaux de l’économiste italien Enzo Rullani sur le rapport capital- connaissance et les travaux du géographe américain David Harvey sur le matérialisme historico-géographique.


Pierre Penet | Chercheur CNRS, ENS Paris Saclay, IDHE.S
Les temps du capitalisme : découpages et découplages temporels

Après une courte introduction consacrée au « pourquoi » (après tout : pourquoi cherche-t-on à périodiser le capitalisme ?), je passe en revue plusieurs façons de temporaliser le capitalisme, en discutant notamment le découpage en trois âges successifs (du commerce, de l’usine et de la finance) proposé dans le récent livre de P. François & C. Lemercier. Une pratique alternative de la périodisation du capitalisme consiste à raisonner en termes de configurations institutionnelles, en faisant ressortir les changements affectant l’État et ses fonctions de contrôle et de régulation. Dans cette veine, je présenterai les résultats d’un travail consacré à l’histoire longue des défauts de dette publique en montrant ce que ces conflits révèlent de l’évolution du capitalisme financier depuis le début du XIXe siècle. L’autre enjeu concerne les découplages temporels car la chronologie du capitalisme n’est pas partout la même. Je présenterai ici un autre travail sur l’émergence de l’État régulateur américain au début du 20e siècle, une période qui contraste grandement avec le laissez-faire qui domine alors en Europe. L’enjeu du découplage temporel se pose également du point de vue des acteurs profanes. J’évoquerai un dernier travail en cours sur le travail de périodisation des acteurs financiers eux-mêmes, en montrant les vifs conflits d’interprétation qui opposent actuellement les prévisionnistes économiques sur la caractérisation de l’époque actuelle.


Quentin Belot | Post-doctorant, Université Paris Nanterre, IDHE.S
La financiarisation du capitalisme, une dynamique centrale d’accumulation du capital : retour critique sur les lectures institutionnalistes

Cette communication part de la littérature sur la financiarisation comprise comme une étape historique fondamentale du capitalisme, ayant émergée depuis une trentaine d’année et qui est devenu un phénomène dominant. Les travaux qui ont le plus contribué à cette réflexion s’appuient sur une dichotomie entre finance et économie réelle qui n’est pas sans rappeler une dichotomie théorique fondamentale entre économie et institution, que le travail de Polanyi a magistralement illustré. Revenant sur les débats ayant traversé les travaux de l’Ecole de la régulation, la littérature sur la variété des capitalismes, mais également celle, plus récente, des growth models, nous précisons les interactions entre économie et institution, entre finance et économie réelle. Le cas empirique qui sert de trame à cette réflexion est le cas français, qui a été au cœur de cette réflexion en raison de l’importance des intersections entre Etat, élites économiques et marchés. Nous montrons ainsi qu’une conceptualisation en termes de co-construction des modalités financières et réelles d’accumulation permettent de saisir plus finement les transformations du capitalisme français depuis la Seconde Guerre mondiale, que la grande rupture de la dérégulation du début des années 1980 ne suggère.

Mercredi 19 avril 2023, salle Picard, 14 h30 – 17 h

La protection sociale : histoire et territoires

Introduction Anne Conchon

Philippe Légé | Enseignant-Chercheur, Université Paris 1, IDHE.S
La philosophie sociale du jeune William Beveridge

Cette communication porte sur l’évolution de la conception du chômage et de la pauvreté de
Beveridge dans le premier tiers du vingtième siècle. On analysera notamment la relation du jeune
intellectuel au New Liberalism, sa théorie du sous-emploi, sa participation à l’élaboration du
National Insurance Act de 1911 et les différentes représentations des pauvres et des chômeurs dans
les œuvres qu’il publia au cours de cette période.


Sara Jubault | Doctorante, Université Paris 1, IDHE.S
Face au chômage : considérer les formes du risque et sa dimension spatiale (1967 – années 1980)

À partir de 1967, avec la nationalisation des fonds communaux de chômage, les garanties sociales
face au risque chômage relèvent très majoritairement d’instances établies au niveau national : l’État
pour ce qui est de l’assistance, l’UNEDIC pour ce qui relève de l’assurance. Pourtant, la protection
sociale face à la perte d’emploi est en prise directe avec les territoires, que cela concerne
l’attribution de garanties financières, la définition des critères d’éligibilité aux aides ou la relation
avec les bénéficiaires. En nous intéressant plus particulièrement à la municipalité du Mans entre
1967 et les années 1980, nous montrerons le rôle des responsables locaux dans l’accès aux garanties
sociales face à l’installation, puis la massification, du chômage en France. Leurs actions relèvent à
certains égards de l’accompagnement des politiques nationales, mais elles peuvent également viser
à compenser les conséquences de ces politiques sur leurs administrés.
Lier l’histoire de la protection des travailleurs privés d’emploi à celle des territoires nous permet
d’aborder les enjeux d’inégalités territoriales, notamment en nous intéressant au Fonds National de
l’Emploi et à l’aide publique avant sa nationalisation.
Enfin, cela nous amène à présenter un nouveau risque social pensé à la fin des années 1960 et
sollicitant le concours des collectivités territoriales : l’obsolescence des compétences de la main-
d’œuvre.



Lidia Alvarez | Doctorante, Université Paris 1, IDHE.S
Rationaliser l’organisation territoriale du système hospitalier français : la mise en œuvre de la
carte sanitaire (1970-1980)

En 1970, la loi portant réforme hospitalière, dite « loi Boulin », pose le principe d’une carte
sanitaire. L’exposé des motifs de la loi indique qu’elle vise à « substituer à la “balkanisation”
actuelle un dispositif rationnel destiné à couvrir progressivement l’essentiel des besoins du pays”.La première carte sanitaire élaborée en 1974 propose ainsi un découpage géographique du territoire
national métropolitain en 21 régions divisées en 284 secteurs.
Au-delà du fonctionnement de cet outil et de sa mise en place, il s’agit de comprendre les différents
enjeux à l’œuvre dans ce processus de rationalisation du système hospitalier français. En effet, outre
la dimension technique du dispositif – évaluer les besoins sanitaires de la population, mettre en
place des normes -, les enjeux sont non seulement d’ordre sanitaire – garantir l’existence d’un
plateau technique minimum par secteur pour assurer un accès de toute la population à des soins de
qualité -, mais aussi d’ordre politique – accélérer la centralisation d’un système hospitalier
historiquement ancré dans l’échelon municipal – et économique – éviter un suréquipement coûteux
– alors que l’objectif de maîtrise de l’augmentation des dépenses de santé est de plus en plus
affirmé au cours des années 1970.


Selcan Peksan , Enseignante-chercheure en Économie du travail et des relations professionnelles à
l’Université d’ Instanbul, visiting researcher à l’IDHE.S
Un musicien turc dans l’industrie musicale parisienne : opportunités, défis et stratégies

Cette présentation expose les résultats préliminaires d’une recherche sociologique qualitative sur la
vie professionnelle des musiciens turcs à Paris. La recherche est basée sur des entretiens semi-
directifs et elle vise à identifier les opportunités, les défis et les stratégies déployées par ces
musiciens pour s’orienter et s’insérer au sein de l’industrie musicale à Paris, ainsi qu’à comparer
leurs expériences à celles des musiciens travaillant en Turquie.
Les résultats seront présentés suivant cinq grands axes : les opportunités et les défis auxquels sont
confrontés les musiciens turcs à Paris, les stratégies déployées pour surmonter les difficultés, la
différence des conditions de vie et de travail des musiciens turcs vivant à et exerçant leur activité
artistique à Paris et ceux qui sont en Turquie, la perception qu’ils ont du système de protection
sociale des artistes du spectacle en France et l’accessibilité à cette protection

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